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353 CHAPITRE VI. — LYRISME CHORAL

fait selon la manière de notre Simonîdc. N'hésitons donc pas à lui en laisser Thonneur. Le dialecte, ici, est ionien, selon la règle de rélcgic, et la phrase a plus de laisser- aller, plus de sérénité calme que dans les poèmes lyri- ques proprement dits. Mais c'est bien toujours la même limpidité dans les mots, la même aisance d'allure, le même style enfin et le même art, sauf la différence des genres et du cadre.

La versification lyrique de Simonide doit beaucoup à SCS prédécesseurs. Comme Stésichore et Ibycos, il emploie }\ la fois les logaèdes et les rythmes dactylo-épitritiqucs. Mais à la différence de ces deux poètes, il semble user davantage des logaèdes, plus vifs, plus conformes peut- être au tour brillant de son génie. Dans ses péans, dans ses hyporchèmcs, il employait aussi les anapestes et les rythmes péoniques. Rien de tout cela n*est absolument nouveau. Ce qui lui était sans doute plus personnel, c*est la manière dont il assemblait en strophes ces mesures rythmiques. D'après les deux fragments assez longs do rode aux Scopades et des Plaintes de Danaé, on entrevoit quelque chose de cet art, mais sans arriver à une com- plète certitude. La seule chose tout à fait certaine, c'est qu'il employait la triade deStésichoroS et qu*il la maniait avec une extrême souplesse, conduisant les phrases très librement h travers les divisions du rythme. 11 semble aussi que la strophe fût d'ampleur moyenne, moins longue que ne Test habituellement celle de Pindare. Mais déjà sur ce point nous ne pouvons plus être très affirma- lifs. — Quant à la musique dont ses chants étaient ac- compagnés, tout ce qu'on en peut dire, c'est que la cithare et la flûte, réconciliées depuis longtemps, sont mention- nées toutes deux avec honneur dans ses vers '. Il a'cst

1. Donys d'IIalica ruasse. Arrangement des Mois, o. 26.

2. Fragm. 20; fragm. 46.

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