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IBYGOS . 329

aurait refusé la tyraonioquo ses concitoyens lui oiTraient et aurait quitté Rhégium pour échapper à leurs ins- tances ^ Il est certain du moins qu'il passa la plus grande partie de sa vie hors de sa patrie, et surtout à Samos. C'est le père du tyran Polycrate, suivant Suidas, qui Ty avait fait venir vers 560. Comme la tyrannie do Polycrale, d'après la plupart des historiens, doit être placée entre 533 et 522, et qu'Ibycos fut un des poètes favoris de cette cour brillante, il devait être alors assez âgé, si la date indi- quéo par Suidas pour son arrivée dans Tile de Samos est exacte; mais, à vrai dire, on ne peut guère s'y fier ^. Quoi qu'il en soit, il semble qu'il atteignit un âge avancée Sa mort a suscité une légende célèbre. On racontait qu'il fut attaqué par des voleurs, et que des grues passaient alors au-dessus de lui. « Ces grues me vengeront, » dit-il. Les voleurs, à quelque temps de là, étaient dans la ville, lorsque l'un d'eux, voyant passer dans le ciel un vol do grues, dit à son voisin : < Voilâtes vengeurs d'ibycos. » Le propos fut entendu et fit arrêter les meurtriers. La légende apparaît pour la première fois fort tard * et ne mérite, bien entendu, pas plus de créance que beaucoup

��encore de Kerkos. Ce Polyzélos est inconnu. M. SitU suppose que ces noms viennent, commo tant d'autres, do la comédie attique.

1. Diogônien (Corpus parœmiogr. graecorum^ II, 71) cite ce proverbe : 'Apxa'.6T£po; *I6'jxou • outo; yàp Tvpavveîv îyvajjievo; dcwEÎTjjiTjdev, Cf. Wefcker, Klein^ Schriften, I, p. 105.

2. Dans deux fragments d'ibycos, on trouve des allusions à des événements contemporains, mais qui n'éclaircissentpas grand'chose. Dans Tun (fragm. 20], il nomme c< Kyarés, le général des Mèdcs ». S'agit-il de Cyaxare, ou de Gyrus, ou de tout autre? Ailleurs (fragm. 2i), il parle de la digue récente par laquelle Ortygie (à Syra- cuse) a été reliée au continent. Comme on ignore la date de cette construction, il n'y a rien à tirer de là.

3. Platon, Pannénide, p. 137, A.

4. Dans une épigramme d'Antipater de Sidon (Anthol. Palat , VII, 745).

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