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812 CHAPITRE VI. — LYRISME CHORAL

mille. Ouclque$ aoccdoles, quelques apophibegmeis, voilà U>w le3 souvenirs qui en restent. On citait de lui un mot adressé aux Locrjcns S un récit fait aux habitants d'Â- grijgpente pour les mettre en garde cootre lo tyran Pha- laris : il leur avait raconta la fablo du cheval qui veut se venger du cerj ^. Ce qui ressort le plus clairement de ces traditions, c*est qu'il avait laissé la réputation d'un per- sonnage fort célèbre et fort écouté dans toutes les villes du monde grec occidental. Simomde, un demi-siècle après sa mort, parlait de lui comme d*un classique et l'associait dans ses vers avec ilomère '. — Une légende bizarre, déjà rapportée par Platon ^, disait qu'ayant raconté dans un de ses poèmes la conduite d'Hélène et l'ayant blâmée, il avait été puni de son langage par la perte de la vue, mats qu'il avait alors chanté la palinodie^ et qu'il avait retrouvé Tusage de ses yeux. Cette légende a-t-elle son origine dans quelque récit allégorique de Stésicliore lui- même? On ne peut faire à ce sujet que des conjectures plus ou moins vaines. — Il mourut vieux ^ sans qu'on puisse dire au juste en quel lieu et à quelle date. Peu importe, d'ailleurs; au sujel d'un Stésichore, la seule chose essentielle est de comprendre la nature de son rôle et la nouveauté de son œuvre.

Ses poèmes formaient viogt-six livres» c*csUà^diro lin ensemble trois ou quatre fois plus considérable que celui des poèmes d'Alcman. Ces œuvres appartenaient à diffé- rents genres. On citait do lui des péans, des chants d'a- mour, des poèmes « bucoliques »; nous verrons plus

��i. Aristote, Rhét,, II, 21 (p. 1395, A, i. Bekker). 2, Aristole, Hhét., II, 20 (p. 1393, B, 10-23, Bekker). 8. Simonide, fragm. 53.

4. Phèdre, 244, A.

5. A l'âge de quatre-vingt-cinq ans, selon Lucien (Macrob,, 26); D8- Bassiné par des brigands, saivant une tradition recueillie par Suidas

(V. •£niTr,^U|l«).

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