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ARION . 307

récente, extrait de quelque poème dont l'auteur mettait en scène Ârion et le faisait parler selon la lég'ende racontée par Hérodote. Quand on songe que, dans rhymnc homérique à Apollon Pythien, le dieu de Del'^ phcs, transformé en dauphin S conduit lui-même au cap Ténare lé vaisseau des Cretois ^ on est amené à supposer queThistoire d'Arionest sortie de quelque représentation figurée où Ton voyait le dieu citharède porté sur Tanimal que la mythologie lui associait.

Le fragment apocryphe dont il vient d'être parlé étant le seul qui nous soit parvenu sous le nom d'Arion, nous en sommes réduits à recueillir, sur son rôle et son œuvre; les maigres indications des écrivains anciens.

On lit dans Suidas qu'il avait composé d*une part des chants (aeypLara), de l'autre des proèmes (irpooipLia) formant deux mille vers ^ Les « chants » sont, évidemment, sur- tout des dithyrambes. Quant aux « proèmes »^ qui sont en vers hexamètres {St^tï), on s'accorde à y voir des nomes analogues à ceux do Terpandre. Dans le récit d'Hérodote, Arion chante le Nome Orthien; dans un pas- sage de Plutarque relatif au même événement *, il est question du Nome Pythien. On voit par ces textes qu'A-^ tioù avait Thabitude d'exécuter des nomes; on y voit moins clairement qu'il en eût composé lui-même; car le Nome Orthien (ou Pythien) pouvait, â prendre ces récita à la lettre, avoir été l'œuvre d'un de ses prédécesseurs; Hais Proclus le nomme expressément, entre Terpan-

1. La ressemblance des mots AeXçoi et SeXçtv explique assez ce dé- tail.

2. Hymne, 240. Ce rapprochement a été fait par M. Flach, qui en tire seulement des conclusions un peu différentes.

3. IIpooî(j.tac El; k'TCT) ù' dit Suidas; ce qui signifierait (en mauyafs grec) : « e/tft/xproèmes en hexamètres »; mais il faut certainement lire etc ïizyi ,6.; c'est-à-dire: « s'élevant au chiffre de deux mille vers (hexamètres) ». .

4. Banquet des Sept Sages, c. 18.

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