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FORMES PRIMITIVES ET POPULAIRES 10

les deux scènes, on voyait une bande de jeunes gens qui formaient un Cômos, avec des chants, dos rires et des danses *.

Voilà donc, dans Homère et dans Hésiode, des témoi- gnages nombreux et précis. Ce n'est d'ailleurs là bien évidemment qu'une petite partie de la réaliié. Ni l'un ni l'autre de ces poètes n'a voulu ni pu nous donner un tableau complet. Pour ce qui est de la poésie religieuse, Homère, qui parle du péan, ne dit rien du nome, qui existait pourtant sans aucun doute à la même époque. Quant à la poésie de la vie humaine, elle comprenait des variétés infinies. Nous n'essaierons pas do les énuméror complètement. Ce serait impossible, et d'ailleurs peu utile. Beaucoup de ces formes ne sont jamais entrées dans la littérature proprement dite; elles en sont restées à l'état primitif et populaire. Citons, à titre d'exemples, les chants de nourrices (PauxaXtG[i.aTa), aussi vieux que le monde et qui dureront autant que lui ; les chants des divers métiers (chants de moissonneurs, de pécheurs, de meuniers), dont nous possédons quelques échantillons, de date relativement récente, il est vrai, mais sans doute assez peu différents dos plus anciens, car la littérature populaire change peu ; — ou encore ce cliant de l'hiron- delle (xeXiSoviTp;), que les enfants do l'île do Rhodes allaient récitant de porte en porte au retour du printemps en demandant quelque aumône ^ D'autres sortes ont fini

��1. Ihid, 231-283. Lo verfi 283 n'est ({u'uno variante du vers 282, mais il est intéressant à cause du mot YeXowvte;.

2. On peut lire dans Borgk [PoeUe birici (jrxci, 4^ éd., t. lU, p. 054 et suiv.) un assez grand nombro do fragments do ces chants populaires. Les plus intéressants sont : un chant de moissonneurs (lovXo;); un aîÀsvoç évidemment très postérieur à l'âge homérique, mais peut-être analogue à celui dont il est parlé dans l'Iliade; un chant de meunier (fr. 43) que le nom de Pittakos rattache (du moins sous cette forme) au vie siècle ; et plusieurs autres morceaux très naïfs, très popu- laires de ton, comme le chant de la tortuo (fr. 21) ou celui de la

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