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ARION — LE DITHYRAMBE 297

poèlc; les autres fragments sufGsaient à le faire pres- sentir; la découverte du papyrus no laisse place à aucun doute : le premier en date des maîtres du lyrisme choral (car Thalétas n'est plus qu'un nom) brille d'images et de figures. Par là, il annonce Piudaro. Mais il n'a ni la majesté soutenue, ni la brièveté concentrée du grand lyrique, si dorien d'esprit : pour lui, facile, abondant, familier, il se rattache en bien des points à l'ionic.

Le tombeau d'Alcman, selon Pausanias S se voyait à côté des monuments de ces héros qu'il avait chantés. Comment la sévère cité dorienne avait-elie adopté aussi complètement un poète si peu dorien, scmble-t-il, par l'imagination et par le style? C'est sans doute que la beauté des Qlles de Sparte n^était nulle part célébrée en traits plus énergiques et plus brillants : c'est qu'il avait rendu mieux que personne tout un aspect de la vie lacé- démonienne qui nous échappe aujourd'hui en grande partie, la grâce sculpturale de ces chœurs de danse qui, suivant Terpandre comme suivant Pindare, faisaient h Sparte autant d'honneur que la vaillance do ses guer- riers ^

§ 3. Arion; le dithyrambe. Arion, qui est quelquefois donné comme un disciple

��1. Pausanias, III, !5, !.

2. La notice de Suidas mentionne encore un ouvraji^o d'Alcman, Les Plongeuses (KoAu(xoâ>aat). qui semblerait avoir été distinct de ses poésies lyriques proprement dites (ixéXti) : nous ne savons co que eela veut dire. Il est aussi question dans Hésychius de certains chants d'AIcman appelés KXs'j/iapigot (cf. Hésychius, Lexique, s. v.); on sait que ce mot servait à désigner un instrument do musique em- ployé par Archiloque; nous ignorons à quoi se rapporte au juste Tin- dication dTlésychius empruntée à Aristoxène. Quant aux 'EpcoTixà qu'on parait avoir également attribués à Alcman, il sufflt de les avoir signalés d'un mot en passant, un peu plus haut.

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