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273 CHAPITRE VI. — LYRISME CHORAL

blc-t-il, exclusivement à Apollon, peut-éire aussi à sa sœur Arlémis S il finit par se chanter en l'honneur do tous les dieux indistinctement, et même de certains hom- mes, à la façon d'un cncomion^.

Le retour régulier du refrain fait voir que le péan se composait dès l'origine d'une suite de strophes. Quelle était la nature de cette strophe? Les rythmes péoniques ont dû souvent s'y ronconlrer, du moins àTorigine; les Cretois de V Hymne à Apollon, qui dansent avec agilité', les employaient peut-cire; mais les rythmes à trois et à quatre temps, plus nobles, plus graves, plus tôt littéraires, y ont souvent figuré aussi, comme il est aisé de s'en convaincre par les fragments de péans qui nous restent. Quant aux vers qui composaient cette strophe, tout ce qu'on en peut dire, c'est qu'ils ont été certainement très simples d'abord et peu nombreux, comme dans tous les genres lyriques.

L'instrument qui accompagne le péan est, dans Homère, la cithare*. Plus tard, la flûte partagea ce rôle*.

Athénée nous apprend que le péan était quelquefois dansé, quelquefois simplement chanté ^ Il est clair qu'a- près un festin, par exemple, ou quand on chantait le péan sur un navire, les chanteurs restaient immobiles ; avant et après le combat,onlecliantaiten marche. Dans VHymne à Apollon^ il s'agit d'une danse proprement dite, mais as- sociée à la marche. Dans d'autres circonstances, la danse pouvait sans doute prendre d'autres caractères encore.

Relativement à la composition littéraire du péan, les

��L Proclus, Chreitom.^ 11 (p. 244, Wcslphal).

2. Voir des exemples dans Athénée, XV, p. C96, F.

3. *Pyi(j(TovT£;, V. 338.

4. Apollon lui-même joue de la cithare {IhjmnCy V, 337).

5. Archiloque, dans Athénée, V, p. 180, E; Euripide. Troyennes^ 12G; Plutarque, Lysandre, 11 ; etc.

6. Athénée, XIV. p. 631, D.

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