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370 CHAPITRE VI. — LYRISME CHORAL

divisions chronologiques simples et claires. Quand on em- brasse d'un regard toute cette période du lyrisme choral qui s'étend depuis le moment où il devient littéraire jus- qu'à Pindare, il est facile d'y reconnaître trois tg^ dis- tincts : le premier est celui des fondateurs, marqué sur* tout par les noms de Thalétas, d*Alcmanet d'Arion; le second, où domine Stésichore, est celui des grands pro- grès techniques ; le troisième, avec Simonide et son école, est celui de la perfection : Pindare peut venir, l'instru- ment dont il jouera mieux que personne est prêta traduire ses pensées. A chacun de ces âges et à chacun de ces noms s'attache spécialement le souvenir d*un genre qui arrive alors à la vie artistique. Nous allons parcourir cette histoire, en décrivant cliaquo genre à mesure que la suite des faits nous en donnera Toccasion.

II % 1. Thalétas; le péan et l'hyporghAmb.

Le plus ancien poète grec qui ait composé pour un chœur des œuvres lyriques durables est Thalétas, auteur de péans et peut-être aussi d'hyporchèmes. Un mot d'abord sur ces deux genres.

Nous avons vu * qu'il est déjà parlé du péan dans les poèmes homériques : il est deux fois mentionné dans Vlliade^^ et une fois dans Y Hymne à Apollon Pythien^. Dans ce dernier passage, ce sont les prêtres crétois qui le chantent, en se rendant au temple de Delphes ; et ils le chantent, selon l'indication expresse du poète, à la façon de leur pays * : il y a là une allusion très claire à Torigine Cretoise du péan. Le nom du rythme à cinq

1. Chapitre I, p. 17.

2. Iliade, I, 472-473; XXII, 391-394.

3. Hymne à Apollon P., 338-341.

4. Oîo{ te KpY|T(î)V îiaiTjovs;.

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