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388 CHAPITRE VI. — LYRISME CHORAL

parfois de nous laisser froids et de nous étonner. Il n'a ni la naïveté sublime de Tépopée, ni la naïveté gracieuse du lyrisme individuel, ni le pathétique largement humain de la tragédie. Il est comme enchaîné à certaines cir- constances particulières, et il a quelque peine à s'en détacher. Pour le bien comprendre, il faut l'y replacer par rimagination. C'est un travail qui exige quelque effort ; on en est récompensé par le plaisir de contempler une des formes d*art les plus admirées de la Grèce, et une de celles où son génie se peint le plus fidèlement.

Les genres divers du lyrisme choral étaient fort nom- breux, et il est difficile, ou même impossible, de les classer rigoureusement. Non seulement, en effet, dans bien des cas, les origines et par conséquent les relations primitives des genres sont obscures, mais encore cer- tains de leurs caractères, les plus essentiels en apparence, changent avec le temps, et ceux qui les ont d'abord dis- tingués ne persistent pas. 11 ne faut donc pas multiplier à l'excès les subdivisions ni vouloir y mettre trop de lo- gique. En revanche, il est utile de considérer certaines lois très générales qui président à tout le développement du lyrisme choral et qui s'appliquent à peu près de la même manière à tous les genres.

Les genres essentiels, ceux qu'on peut appeler les genres types, et qui ont tenu la plus grande place dans l'histoire littéraire, sont au nombre de cinq ou six. C'est d'abord, dans un premier groupe, lepean, Vhyporchème^ lepari/iénée^ V hymne héroïque y Vencomiofi; puis, formant seul une classe distincte, le dithijrambc. Les genres du premier groupe sont exécutés par des chœurs formés de files parallèles ; le dithyrambe, par un chœur circulaire. Les premiers sont le produit d'une inspiration qui peut varier de la gravité la plus solennelle jusqu'à une gatté vive et familière, mais qui reste toujours mesurée et maîtresse d'elle-même; le dithyrambe est pathétique et

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