Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/28

Cette page n’a pas encore été corrigée

16 CHAPITRE 1*'. — ORIGINES DU LYRISME

en être déterminée par les circonstances qui leur ont donné naissance. Mais d'autres, évidemment, et c*est le plus grand nombre, ont leurs racines dans les plus vieilles habitudes de la race ; non seulement de la race grecque proprement dite, mais du rameau humain peut-être auquel les Grecs appartenaient. Le mariage par exemple et la mort ont certainement été, de tout temps, en Grèce comme chez une foule d'autres peuples, l'occasion et le sujet de chants particuliers.

Mais la légende grecque a gardé peu de souvenir de cette sorte d^nspiration. Parmi les noms mythi- ques dans lesquels se résume l'histoire primitive de la poésie lyrique grecque, il n'y a guère que celui de Linos qui puisse passer pour représenter en partie cette branche de poésie. Le chant qu'on appelait IJEli- nos était un chant triste, d'origine probablement sé- mitique ^ Il devint si populaire que le nom d'iElinos ou de Linos fut comme le nom générique de toute une catégorie de lamentations d'abord relatives aux vicissi- tudes des saisons, plus tard peut-être à d'autres sujets encore, et que le personnage de Linos fut inventé pour expliquer le nom du chant ^.

Les plus anciens documents que nous puissions con- sulter sont les poèmes d'Homère et d'Hésiode. Nous y trouvons en effet la preuve que, même au temps du plus vif éclat de l'épopée, le lyrisme était partout en Grèce déjà très vivant. U Iliade^ VOdyssée, les poèmes hésiodi- ques en portent témoignage à chaque instant.

Quand les envoyés des Grecs, au lâchant de 17/tac?(P, ra- mènent Chryséis à son père pour apaiser la colère d'Apol- lon, ils offrent d'abord au dieu un sacrifice. Le sacrifice est suivi d'un repas, après lequel ils remplissent de vin les

��1. Sur TiElinos en Syrie ot on Ejçypte, cf. Ilôrodote, II, 79.

2. Mo vers, Die Phœnizier, I, 244.

�� �