Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/237

Cette page n’a pas encore été corrigée

ALGËE 225

que ce mot semble avoir désigné une espèce d'hymne monodique qui, au lieu d*éire, comme le nome, la partie essentielle de la fête, n'en était que le prélude, et servait à introduire d'autres chants. Himérius, il est vrai, dé- signe le même poème comme un péan ^; mais l'expression est certainement impropre, et c'est Pausanias qui doit avoir raison. On voit par l'analyse d'Himérius que VHymne à Apollon comprenait un assez long récit des légendes delphiennes relatives à Apollon. Le poète racontait le départ du dieu chez les Hyperboréens , puis son retour, que fêtait la nature entière. Les oiseaux chantaient, <t comme ils peuvent chanter chez Alcée », dit Himérius : les rossignols d'abord, et aussi les hiron- delles ; avec les oiseaux, les cigales et l'onde même de Gastalie, aux flots d'argent, s'associaient à la joie de toute la nature. Nous n'avons plus, malheureusement, le moyen de juger par nous-mêmes de la grâce et de l'éclat de ces peintures. Les fragments des hymnes sont fort courts. Le plus long (quatre vers tirés de l'Hymne à Athéna) est d'une restitution trop incertaine pour qu'il soit utile do le traduire. Ce qu'on y voit de plus intéres- sant, c'est qu'Alcée, à la différence de Terpandre, n'écri- vait plus ses hymnes en hexamètres. Suivait-il en cela l'exemple d'Alcman, ou puisait-il directement dans la tradition populaire de Lesbos? Quoi qu'il en soit, l'Hymne à Apollon (le premier poème du premier livre suivant un scholiaste^) était formé d'une suite de vers analogues à ceux qui ouvrent la strophe alcaïque; l'Hymne à Her- mès, qui venait immédiatement après, était formé de vers semblables aux trois premiers de la strophe saphi- que; l'Hymne à Athéna était en strophes alcaïques. Ainsi, dès l'apparition de Tode légère à Lesbos, les rythmes

��1. Himérius, Discours, XIV, 10.

2. Schol. dHôphestion, p. 219 (Westphal).

Hiflt. delà LiU. greoqae. — T* II. 15

�� �