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ÉCOLES LYRIQUES 21!^

gieux prit quelque chose de l'ode légère : il se fit plus simple, plus populaire que partout ailleurs.

Un dernier point reste à noter : Tode légère, à la dif- férence de riambe et de Télégie, produisit de véritables écoles lyriques. Les poètes élégiaques, accompagnés par des flûtistes de profession, n'étaient en général que poètes, et le devenaient par la seule vertu de leur génie propre. L*iambe déjà, quand il ne s'en tenait pas à la récitation mélodramatique, exigeait du poète un appren- tissage musical plus compliqué : Archiloque fut certai- nement un grand musicien; mais les successeurs d'Ar- chiloque se réduisirent presque aussitôt h la poé- sie pure, en laissant la musique de côté; il n'y eut donc jamais de tradition musicale iambique. Il n*en fut pas de même pour Tode légère. Là, le chant, Taccompa- gnement par le barbitos, furent de règle et de coutume constante; il fallait donc apprendre la musique et le ma- niement du barbitos pour devenir un poète lyrique en ce genre. Nous avons vu Terpandre fonder à Lesbos une véritable école de musiciens. Après Terpandre, Alcée et Sappho, qui recueillirent la tradition, eurent à leur tour des disciples; des jeunes gens se groupèrent autour d eux pour se former à leur exemple. Nous retrouverons ces habitudes, encore plus fortes et plus constantes, dans la poésie d'apparat, où la succession des maîtres et des élèves a été souvent notée avec précision par les anciens.

Arrivons aux poètes de Tode légère. Us forment deux groupes distincts : d*abord les poètes de Lesbos, ensuite Anacréon et son école. Les sujets traités sont à peu près les mêmes, la manière est différente : d*un côté il y a plus de naïveté, plus de chaleur et plus de passion; de l'autre plus de finesse peut-être et plus de légèreté spirituelle.

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