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raie. L'ode légère, à la différence du lyrisme d'apparat, n'a pas recours ordinairement à un chœur.

Elle emploie des mètres plus variés, plus musicaux que ceux de l'élégie et de Tiambe, el elle aime à en former des strophes ou des systèmes. Par là elle est plus lyri- que; car la variété du mètre implique une variété cor- respondante du rythme musical, et l'emploi de la strophe ou du système permet à la phrase mélodique de se déve- lopper avec plus d'ampleur et de fermeté. Cependant cette variété métrique s'enferme encore dans des limites assez étroites, et la strophe lesbienne reste toujours bien loin de ce que sera un peu plus tard la grande strophe do- rienne des Simonide et des Pindare.

Les mètres lesbiens sont de plusieurs sortes. On trouve dans les fragments d*Alcée, par exemple, un tétramètre iambique ^ On y trouve aussi des ioniques mineurs^; nous savons qu'il s'en était beaucoup servi ^ L'ioni- que majeur n'était pas moins fréquent chez Sappho *. Mais la forme tout à fait dominante et caractéristique de cette poésie, c'est le groupe des mètres appelés par les anciens logaédiques ', et dont le trait essentiel consiste dans le mélange intime des dactyles et des trochées : ces pieds de genres différents ne sont plus simplement rap- prochés les uns des autres (comme il arrivait dans cer- tains vers d'Ârchiloque) par l'association d'un membre dactylique avec un membre trochaïque; c'est dans le même membre que dactyles et trochées sont réunis. Il est d'ailleurs très vraisemblable que ces deux sortes de pieds étaient ramenés par un moyen quelconque à la

��1. Fragm. 56.

2. Fragm. 59, et peut-être (selon Flach) (M>» 61.

3. Héphestion, p. 72.

4. Héphestion, p. 69.

5. AoTOoiStxà iitlrpa (HéphesUon* p. 46).

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