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le monument d’où tant de fins et précieux débris se sont détachés.

Archiloque était de Paros. La tradition le rattachait à une famille marquante de l'île : son grand-père Tellis était représenté dans une peinture de Delphes à côté de la prêtresse Cléobœa, qui avait porté, disait-on, de Paros à Thasos le culte de Déméter K Son père s’appelait Télésiclès ^. Quant à sa mère, Archiloque lui-même en avait, dit-on, transmis le souvenir à la postérité : c’était une esclave, du nom d’Enipo ’.

L’époque où il vécut ne peut être déterminée avec une entière précision. Quelques-uns le croyaient antérieur à Terpandre ^ et Cicéron faisait de lui un contemporain de Romulus ^ ; ce sont là des erreurs. Glaukos de Rhégium avait raison de dire qu’Ârchiloque avait suivi et non précédé Terpandre ^. Il était même postérieur à Caliinos, au dire de Strabon ^. Il ne faut pas le faire remonter trop haut, car il parlait quelque part du roi de Lydie Gygès S dont le règne se place, selon la chronologie d’Hérodote, entre 708 et 670. Hérodote, qui fait allusion

��i. Pausanias, X, 28, 3.

2. Anthol. Pal., XIV, 113.

3. Grillas (dans Ëlien, Hist, var.y , 13). Ce nom d’Enipo semble se rattacher si aisément au verbe èviicTo> (blâmer)» que certains savants sont disposés à croire que Gritias avait mal compris Archiloque, et qu’Enipo n’était la mère du poète que par métaphore, que c’était en réalité sa muse et son inspiration (Sittl, p. 269-â70). L’erreur serait cependant singulière de la part de Gritias, qui n’était pas un sot grammairien ni un scholiaste. Pourquoi le nom d’Ënipo ne serait-il pas un sobriquet réellement donné à la mère d’Archiloque ? La malignité du poète, en ce cas, aurait eu son principe dans l’hérédité.

4. Phaniafl(dans Glément d’Alex., Strom, I, 133).

5. Cicéron, Tusc, I, i.

6. Plutarque, De Mus,, c. 4.

7. Strabon, XIV, p. 647.

8. Fragm. 25.