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CARACTÈRES aËNÉRAUX 173

à peu à être le vers favori du drame grec, non seulement dans la comédie, ce qui était naturel, mais aussi dans la tragédie : là, il ne garde plus guère de ses origines qu'un certain caractère familier et simple qui a été son trait le plus persistant; encore y a-t-il des exceptions : le génie d'Eschyle, par exemple, dans Tincorrigible har- diesse de son lyrisme, l'emporte à chaque instant sur les liauteurs.

Une poésie si originale ne pouvait guère aller sans un système d'exécution particulier. — Elle était quelquefois chantée, comme toute poésie lyrique, avec un accompa- gnement instrumental proprement dit. Cependant, même sous cette forme consacrée, elle parait avoir la première admis des libertés jusque-là inconnues. C'est dans la poésie iambique chantée qu'on trouvait sans doute les plus anciens exemples d'un nouveau mode d'accompa- gnement musical signalé par l'auteur du De musica ^ Ou'était-ce au juste que ce jeu des instruments exécuté ûwi Ty)v cJ)Sr)v, et opposé par Plutarque à lancienne ma- nière d'accompagner (icpoo^op^a xpousiv)? II est probable que l'ancienne musique accompagnait le chant note pour note ^; la réforme dut consister à laisser au jeu des ins- truments une certaine indépendance d'allure « à côté du chant »; il y eut désormais deux mélodies simultanées au lieu d'une; ces mélodies tour à tour se séparaient et se rejoignaient. Cela parut sans doute d'abord plus pi- quant; on s'aperçut ensuite que la puissance expressive de la musique en était accrue, et le procédé s'étendit à d'autres genres lyriques ^ — Mais la poésie iambique n'était pas toujours chantée au sens propre du mot. Elle

��4. Plutarque, De Mus., c. 28.

2. C*e8t le sens du mot icp6(rxop8a. Cf. Platon, Lois, VII, p. 812 D.

8. Il reste, à vrai dire, beaucoup d'obscurité sur la nature exacte de cette réforme musicale attribuée par l'auteur du De Musica à Archiloque.

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