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sur Asios, nous ne savons qu’une chose, c’est qu’il était, au dire d’Athénée, un « ancien poète » : la nature de son inspiration, semi-épique et semi-élégiaque, semble le rattacher à la même période que Démodocos et Phocylide. — Je ne dis rien ici d’Anacréon, le poète de Téos, auteur d’élégies dont il nous reste peu de chose ; ni de Xénophane de Colophon, poète élégiaque de marque, mais surtout philosophe, et que nous retrouverons à ce titre un peu plus tard; ni de Simonide de Céos, le grand lyrique, qui avait composé quelques élégies : ces élégies sont aujourd’hui perdues, sauf quelques vers détachés et un beau morceau sur la vie humaine dont nous parlerons dans un autre chapitre, en même temps que des odes de Simonide. — Faut-il enfin, dans cette énumération des poètes élégiaques, rappeler le nom de Pigrès, le frère de la célèbre Artémise? Il avait, si l'on en croit Suidas, formé l’entreprise bizarre d*insérer dans V Iliade des vers pentamètres K Mais déjà Pigrès, par les dates de sa vie, est tout à fait sur la limite de l’âge attique, où nous n’avons pas à entrer pour le moment. Pour en finir avec l’histoire de la forme élégiaque dans la période lyrique, nous n’avons plus qu’à en rappeler brièvement le dernier emploi notable , celui qu’elle trouva dans l’épigramme.

III

Étymologiquement, une épigramme est une inscription. Deux sortes de monuments ont surtout répandu en Grèce l'usage des inscriptions : d’abord les tombeaux, qui gardèrent do bonno heure, comme on tout pays, le nom et le souvenir du défunt ; ensuite les objets donnés aux dieux en offrande et déposés dans les temples ; on sait quel était

1. V. un fragment do Pigrès dans Bergk, Poet, lyr, gr., t. II, p. 569 (3« éd.).