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MIMNËRME 113

ment un pou plus âgé que lui *. Son père est appelé par Suidas AtyupTtàS/i; ; mais le biographe ajoute que Mîin- iicrrno lui-même avait été surnomma AiyuaiTaSv); *, et c'est évidemment ce surnom qu'il faut rétablir dans le texte altéré des vers de Solon ^ ; on ne saurait douter que AvyupTvàSYi; ne soit une simple variante de cette se- conde forme, dont la désinence indique un nom patrony- mique. Le père de Mimnermo devait donc s'appeler AiyiiàcTYj;.

Mimnerme est mentionné par les anciens non seule- ment comme poète élégiaque mais aussi comme joueur de flûte. Nous avons déjà vu que, suivant Hipponax, il avait exécuté sur la flûte le nome appelé Cradias. Si Ton se rappelle que Colophon avait donné à Sparte Tun des créateurs du nome aulédi'.|uo, Polymnestos, on croira volontiers que Mimnerme devait tenir par quelque lien à l'école de ce maître. Mais, tandis que Polymnestos était un poète nomique, c'est-à-dire religieux, Mimnerme s'il- lustra par l'élégie proprement dite, c'est-à-dire par un genre de poésie tout personnel, et qu'il rendit plus per- sonnel encore en lui faisant exprimer pour la première fois ce qu'il y a dans l'âme de plus intime, l'amour et la mélancolie. Mimnerme est le père de l'élégie amoureuse. Les élégiaques d'Alexandiie, qui ne chantent guère que la passion, le reconnaissent pour maître et Tinvoquent. Ceux de Rome en font autant, et c'est ainsi encore que la postérité a Thabitude de le considérer : non sans rai- son, puisque ce fut là sa part originale et neuve dans le développement de l'élégie grecque.

Il avait pourtant traité d'autres sujets. Pausanias parle

1. Borgk croit que les vers de Solon n'ont pu être adressés qu'à un vieillard de plus de soixante ans. Cela ne parait pas ressortir du texte.

2. A(à To ipiiAsXàc xal Xtyu, dit Suidas.

3. Correction certaine due à Bergk.

Hi»t. de U Litt. grtoque. — T. II. 8

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