106 CHAPITRE III. — POÉSIE ÉLÉGIAQUE
sez prononcé pour que l'oreille et le cœur des combat- tants y reconnaissent Taccenl national; à défaut des in- tonations locales trop particulières, du moins Va sonore du Péloponnèse y retentit à pleine bouche ; la grande patrie dorienne (sinon le petit canton Spartiate) a gravé là son empreinte.
Dans les élégies, au contraire, l'ionien domine, à peine mélangé cà et là de quelques formes qui rappellent le terroir (par exemple des accusatifs à finale brève comme
Les élégies de Tyrtée formaient deux groupes : un poème appelé Eunomie * et une série d'élégies réunies sous le titre général à! Exhortations *.
h'Eiinomie, comme son nom Tindique, était consacrée à l'éloge du bon ordre et de la loi, ébranlés à Sparte par les maux de la guerre. Les ravages des Messéniens avaient forcé Lacédémone à laisser en friche une partie de la Lacooie; de là des souffrances et des discordes. Quel- ques-uns, dit Aristote, voulaient un nouveau partage des terres ^ C'est alors que Tyrtée entreprit de calmer les âmes. Il rappela Tantique histoire des Dorieiis, toujours protégés de Zeus et amenés par lui dans la vallée de Sparte :
C'est Zeus, fils de Kronos, époux d*Héré à la belle couronne, qui donna aux Héraclides cette ville où nous son) mes, lors- qu'avec eux, jadis, ayant quitté la venteuse Erinée, nous vîn- mes dans la grande île de Pôlops *.
��1. Evvo|Ata. Cf. Aristoto. Polit. V, 7 (p. 1307, a. 1, Bokkor.) —Sui- das l'appelle IIoXiTEia.
2. *VitoOr,xai. Les *Vito6Tjxai semblent avoir formé deux ou trois li- vres. Suidas dit que Tenscmblo des œuvres de Tyrtée formait cinq livres. Si l'on en donno un à VEunomle^ un ou deux aux Chants de guetTc, il on reste deux ou trois pour les Echorlations.
3. Aristoto, loc. cit. Cf. Pausunias, IV, 18, 1.
4. Fragm. 5; dans Slrab. Vlll. p. 362.
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