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TYRTÉE 105

qui signifie non pas des « marches »^ mais plutôt des « airs pour charger l'ennemi ». On les chantait d'ordinaire au moment de Tattaque. Le péan pouvait servir d%6a- T/;piov. Ce dernier terme était une appellation générique embrassant plusieurs espèces. Comme les Lacédémoniens marcliaient à Tennemi au son de la flûte, c'était naturel- lement la flûte qui accompagnait les chants de Tyrtée. Le rythme, ainsi qu'on le voit par les fragments, était l'anapeste, à l'allure énergique et vive. Dans Tun de ces fragments, les vers sont courts et forment ce qu'on ap- pelle un système, L^autre (attribué aussi à Âlcman, mais sans doute par erreur) se C/Ompose d'un seul vers beau- coup plus long. Des deux façons, le rythme est plein do vigueur et d'entrain. Quant au style, bien qu'il puisse paraître singulier de parler du style d'un morceau qui n'a que six vers et qui est moins' un poème qu'un coup de clairon, ces six vers suffisent à en inontrer la simpli- cité robuste et saine: le triple orgueil de la race, de la caste politique et des traditions militaires anime le pa- triotisme du poète, et ces sentiments s'expriment en quel- ques mots avec beaucoup de force et de précision :

Allez, enfants de Sp»irte féconde en hommes, jeunesse ci- toyenne, couvrez votre gauche du bouclier, lancez le trait avec audace, et n'épargnez pas votre vie : car ce n'est pas TuScige à Sparte.

Chose remarquable, le dialecte n'est pas ici, comme on pouvait s'y attendre chez un poète habituellement élégia- que, un dialecte ionien semi-épique : c'est un dialecte dorien ; non pourtant que le poète se serve du parler quotidien de Lacédémone; c'est un dialecte littéraire, par conséquent un peu artificiel; mais le dorisme en est as-

��Plut. Lyv. 2i; Athénée XIV, p. 630 F (uù Ton voit quo le mot itiô*- Tr,pca avait pour synonyme éviicXia }^\r^'

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