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208 CHAPITRE III, — FORMATION DE L'ILIADE

du siège dUlion, que dans le poème au sujet bien plus restreint qui porte aujourd'hui ce nom.

Enfin il convient de mentionner encore parmi les causes d'additions Tinfluence de quelques poésies contemporaines. Certains discours narratifs, tels que celui de Phénix au onzième livre, les longues allu- sions à la légende d'Héraclès dans plusieurs parties du poème actuel, semblent témoigner de ce fait. Toutefois, réduits en cette matière à deviner, nous devons nous borner à une simple indication.

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��A côté des chants de développement, dont nous venons de parler, nous trouvons dans VIliade un certain nombre de chants qu'on peut appeler chants de raccord, car ils n'ont d'autre objet que de rattacher les uns aux autres des morceaux déjà existants.

Une des erreurs qui ont fait le plus de tort aux opinions dérivées de celle de Wolf a été de se représenter le raccordement général des parties du poème comme opéré après coup et en une seule fois. Rien n'est plus contraire soit à la vraisemblance, soit aux indications fournies par le poème lui-même. 11 résulte en effet de tout ce qui précède que ce raccordement a dii se faire au moment même où naissaient l<?s chants nouveaux, puisque ceux-ci étaient faits précisément pour s'ajuster aux anciens. V Assaut du mur par exemple, qui forme aujour- d'hui le livre XII , est venu se greffer, pour ainsi dire, sur le récit des Exploits d'Agameimion^ qui forme le XP. Il n'était besoin là d'aucun raccord. Le premier des deux chants servait d'introduction à

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