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LA POESIE APOLLINIENNE 63

aurait composé pour les Athéniens les hymnes les plus anciens*. Les érudits du ii* et du m" siècles après J.-G. lui attribuaient des hymnes à Déméter, à Artémis, à Poséidon, à Zeus, à Eros, aux Charités, compositions évidemment apocryphes, qui étaient peut-ôlre toutes récentes alors*. Il résulte toutefois de cette attribution que Pamphos était regardé comme un de ceux qui, par leurs hymnes sacrés, avaient fixé la tradition religieuse en Attique et dans la partie voisine de la Béotie; et comme d'autre part on ne lui faisait honneur d'aucune innovation poétique ni musicale, nous avons quelque droit de le considérer comme un simple héritier de la vieille tradition piéricnne.

En faisant dans tout ceci, comme il convient, la part des doutes nécessaires, il n'en reste pas moins qu'une poésie religieuse, aussi élémentaire qu'on voudra dans ses formes, mais considérable par son influence, a certainement existé dans la Grèce con- tinentale dès les temps préhistoriques. Le premier grand perfectionnement qu'elle reçut lui vint de son contact avec une autre poésie issue des îles et de l'Orient grec.

III

Il est reconnu aujourd'hui que la religion d'Apollon est venue d'Asie en Grèce. Nous ne nous demande- rons pas ici jusqu'où il convient de pénétrer vers l'Orient pour en découvrir la première origine. Il suffit de rappeler que pour les Grecs Apollon est

1. Pausaii., IX, 29.

2. Pausau., I, 38 ; VII, 21 ; VIII, 36 ; IX, 27, 29, 35. -Philostrate, Héroïque j p. 301 (Kayser).

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