Page:Croff - L’enjôleuse, 1928.djvu/3

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
1
Jeudi, le 27 décembre 1928
LE CANADIEN, vol. XIVno 29

PREMIÈRE PARTIE

I

Un air frais entra dans la cuisine quand le père Baptiste ouvrit la porte du « fournil ».

— Où sont donc les jeunesses, à matin 3/4 pas encore debout ?… demanda-t-il. Fais-les lever, Marie, et vite !

Devant le poêle à deux ponts, la ménagère agitait dans un chaudron un mélange de pommes de terre et de tranches de lard salé, destinées au déjeuner de ses hommes, Sans s’émouvoir, elle répondit au père Baptiste dont la large carrure encadrait encore la porte :

— Laisse les dormir encore un peu, ils ont veillé tard hier soir et ce matin ils sont plus paresseux… il était passé minuit Quand ils sont revenus de la St-Jean.

— Mille chiens ! avons-nous du temps à perdre ? Rendus au 25 juin et encore du hersage à faire ! Fais-les lever ou si j’y vais…