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Prologue

Comment pourrois-ie assez vous dire les merveilles
Des vertus de Camma qui n’ont point de pareilles,
Pour la sincérité de ses divins appas
On ne sauroit assez les chanter ici bas.
Vous verrz les progrès d’une belle alliance
Faire esclatter partout sa divine constance
Elle brave la mort, terrasse les pervers
Qui ne méritent pas que l’on nomme[illisible] ces vers
Et fait voir à chacun que son amour sans feinte
Est gravée en l’honneur d’une affection saincte
Pour suivre son mary : et sa pudicité
Le veut accompagner en l’immotalité
Affin de se venger de l’audace cruelle
D’un tyran qui vouloit sans raison jouir d’elle.
Et sans aucun respect assouvir ses desirs
Pour la donner en proye[illisible] à tant de desplaisirs
C’est ce que vous dira cette histoire admirable.
Je vous prie escouter et m’estre favorable
Vous verrez qu’une femme a ressenty le tort
Qui pointe son dessein au dela de la mort.