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si je dis, par pures catégories, que l’âme est une substance simple, il est clair alors qu’il faut se représenter le nu concept intellectuel de substance, qui ne contient qu’une chose, comme sujet en soi, sans être prédicat d’une autre chose. De là rien des permanent à conclure, et l’attribut de la simplicité ne peut certainement pas ajouter cette permanence. On ne sait donc absolument rien par là de ce qui peut concerner l’âme dans les changements cosmiques. Si l’on pouvait nous dire que l’âme est une partie simple de la matière, nous pourrions à notre tour en conclure la permanence, et, avec la nature simple, l’indestructibilité. Mais le concept du moi, dans le principe psychologique (je pense), n’en dit pas un mot.

Il en résulte cependant que l’être qui pense en nous prétend se connaître par de simples catégories, et même par des catégories, qui expriment l’unité absolue sous chacun de leurs titres, L’apperception est même le fondement de la possibilité des catégories, qui, de leur côté, ne représentent que la synthèse de la diversité de l’intuition, en tant que cette diversité est une dans l’apperception. La conscience, en général, est donc la représentation de ce qui est la condition en elle-même inconditionnée de toute unité. On petit donc dire du moi pensant (âme), qui doit être conclu comme substance, simple, numériquement identique dans tous les temps, et le corrélatif de toute existence, d’où toute autre existence doit être conclue, qu’il ne se connaît pas lui-même par les catégories, mais au contraire qu’il connaît dans l’unité absolue de perception, par conséquent par lui-même, les catégories, et par elles tous les objets. Il est donc bien évident que je ne puis pas même connaître, comme objet, ce que je suis dans la nécessité de supposer pour connaître en général un objet, et que le Même déterminant (le penser) diffère du Même déterminable (le sujet pensant), comme la connaissance diffère de l’objet. Rien cependant de plus naturel et de plus séduisant que, de croire posséder l’unité des pensées à titre d’unité perçue dans le sujet de ces pensées. On pourrait appeler cette apparence la subreption de la conscience hypostasiée (apperceptiones substantiæ).

Si l’on veut donner un titre logique au paralogisme provenant des raisonnements dialectiques de la psychologie, comme ayant