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faculté subalterne dont la destination soit de donner une certaine forme aux connaissances données, forme qu’on appelle logique, et par laquelle les connaissances de l’entendement sont soumises respectivement les unes aux autres, et les règles secondaires à d’autres règles supérieures (dont la condition renferme dans sa sphère la condition des précédentes), autant que faire se peut par leur comparaison ? Telle est la question dont nous nous occuperons préalablement. Dans le fait, la variété des règles, l’unité des principes, sont deux choses exigées par la raison pour maintenir l’entendement dans un accord universel avec lui-même, de la même manière que l’entendement soumet la variété de l’intuition aux concepts, et par ce moyen lui donne de la liaison. Mais un tel principe ne prescrit aucune loi aux objets, et ne renferme pas la raison de la possibilité de les connaître et de les déterminer comme tels en général ; il est simplement une loi subjective pour l’usage économique de l’acquis de notre entendement par la comparaison de ses concepts, une loi tendant à soumettre l’usage général de ces concepts au plus petit nombre de concepts possible, sans que l’on puisse pour cela demander avec raison, touchant les objets mêmes, un accord qui serve à la commodité et à l’extension de notre entendement, et donner à cette maxime une valeur en même temps objective. En un mot, la question est dé savoir : Si la raison en soi, c’est-à-dire la raison pure a priori, contient des principes et des règles synthétiques, et en quoi ces principes peuvent consister ?

408. Le procédé formel et logique de la raison dans le raisonnement médiat nous montre suffisamment sur quel fondement son principe transcendante doit re-