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(conclusio), par conséquent a priori, par la raison. Le rapport que représente la majeure, comme la règle entre une connaissance et sa condition, constitue donc différentes espèces de raisonnements. Il sont de trois sortes, ni plus ni moins, de même que tous les jugements en général, suivant la manière dont ils expriment le rapport de la connaissance dans l’entendement, savoir : les raisonnements médiats catégoriques, ou hypothétiques, ou disjonctifs.

406. Si, comme il arrive le plus souvent, la conclusion est donnée comme un jugement, alors, pour voir si ce jugement ne découle pas de jugements déjà donnés, par lesquels un tout autre objet est encore pensé, je cherche dans l’entendement l’assertion de cette conclusion pour savoir si elle ne s’y trouve pas sous certaines conditions conformément à une règle générale. Or, si je trouve une telle condition, et que l’objet de la conclusion se subsume à la condition donnée, alors cette conclusion résulte de la règle qui vaut aussi pour les autres objets de la connaissance. D’où l’on voit que la raison cherche, dans les raisonnements, à ramener la grande variété de la connaissance de l’entendement à un très petit nombre de principes (conditions générales), et s’efforce par là d’obtenir leur unité la plus élevée.

c. De l’usage pur de la raison.

407. Peut-on isoler la raison, et, si on le peut, est-elle encore alors la source particulière d’idées et de jugements qui ne dérivent que d’elle, et par lesquels elle se rapporte aux objets ; ou bien est-elle seulement une