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principes et doivent en être déterminés suivant de simples concepts. Quoi qu’il en soit cependant (car c’est une recherche encore à faire), il est clair au moins que la connaissance par principes (en soi) est tout à fait différente de la simple connaissance intellectuelle, qui peut, à la vérité, précéder les autres connaissances sous la forme d’un principe, mais qui, par elle-même (en tant quelle est synthétique), ne repose pas sur la simple pensée et ne contient point en soi quelque chose de général suivant des concepts.

402. Si l’entendement peut être une faculté de l’unité des phénomènes par le moyen de règles, la raison est alors la faculté de l’unité des lois de l’entendement sons des principes. Elle ne concerne donc jamais immédiatement l’expérience ou un objet quelconque, mais l’entendement, pour donner de l’unité a priori par des concepts aux connaissances diverses de l’entendement, unité qu’on peut appeler rationnelle, et qui est d’une tout autre espèce que celle qui peut dériver de l’entendement.

403. Tel est le concept général de la faculté-raison, autant qu’il peut s’expliquer sans des exemples (qui ne seront donnés que plus tard.)

B.

De l’usage logique de la raison.

404. On fait une distinction entre ce qui est connu immédiatement et ce qui n’est connu que par voie de conséquence. Que dans une figure renfermée par trois lignes droites, soient trois angles, c’est immédiatement connu ; mais que ces angles pris ensemble soient égaux à deux angles droits, c’est ce qui n’est connu que par