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parmi ceux-ci l’usage ou plutôt l’abus transcendantal des catégories, qui n’est qu’une simple vue d’un jugement que ne contient pas assez la critique et qui ne fait pas attention aux limites du seul fond qui puisse servir de théâtre à l’entendement ; mais j’entends des principes réels, qui nous déterminent à renverser ces bornes, et à nous mettre en possession d’un terrain entièrement nouveau, sans limites. Le transcendantal et le transcendant ne sont pas identiques. Les principes de l’entendement pur, que nous avons exposés plus haut, ne doivent recevoir qu’un usage empirique, et non un usage transcendantal ou qui dépasse les bornes de l’expérience. Mais un principe qui arrache ces bornes, et qui ordonne même de les franchir, s’appelle transcendant. Si notre critique peut parvenir à mettre à découvert l’apparence de ces prétendus principes, alors ceux du simple usage empirique, par opposition à ces derniers, pourront s’appeler principes immanents de l’entendement pur.

394. L’apparence logique, qui consiste dans la simple imitation de la forme de la raison (l’apparence des faux raisonnements ou paralogismes), résulte du seul défaut d’attention à la règle logique. Aussitôt, par conséquent, que cette règle est appliquée à un pareil cas, disparaît l’apparence. L’apparence transcendantale, au contraire, ne discontinue pas, quoique mise à découvert, et quoique la vanité en ait été aperçue clairement par le secours de la critique transcendantale (v. g., l’apparence dans la proposition : Le monde doit avoir un commencement suivant le temps). La cause en est que, dans notre raison (subjectivement considérée comme faculté de la connaissance humaine), sont des