Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/77

Cette page n’a pas encore été corrigée

à souder des radiateurs. Il alla réparer le chauffage d’un homme de théâtre qui avait de mauvaises mœurs... Et tout fut dit.

Dame aux camélias des faubourgs, il crache le sang. À l’automne il mourra. Il sait déjà que ce sera par un après-midi tout jaune, tout rouge. Dehors, on attendra le dernier orage. Il aura essayé, pour lui seul, cette fois, de maquiller encore son visage. La fièvre fera fondre toute sa crème. Il aura horreur de son corps, des lambeaux d’âme et de poumons qui lui font mal dans la poitrine. Il pensera aux petites filles de la rue qu’il aimait quand il avait quinze ans. Une bouffée plus chaude ouvrira grande la fenêtre. Une feuille tombera au pied de son lit. Et il ne comprendra plus rien aux objets, aux photographies. Alors il se raidira. Baudruches méchantes, des corps qu’il lui fallut subir voltigeront par toute sa chambre. Il se cachera sous ses draps, se sentira poursuivi, voudra fuir, se lèvera. Ses pieds glisseront