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trouver plus que la place de soi-même et non soi-même.

« Je sens deux hommes en moi », écrivait Jean Racine à la fin de ses jours. Cette phrase est devenue le vers d’un cantique, et ce cantique le chantent les enfants des églises. Mais quelle multiplication depuis le catéchisme de mes dix ans ! Ce n’est pas deux ni trois, mais une multitude que je sens en moi. Duquel s’agit-il de triompher ? Il y a trop d’ennemis pour que je sois victorieux d’aucun.

À nouveau tout de même j’annonce : Pamphlet contre moi-même.

J’agite ce titre en panache, en drapeau. Suis-je suivi ?

J’ajoute... et contre quelques autres. Or n’est-ce point encore une lâcheté qui m’engage à parler de quelques autres. Ces quelques autres, les plus sympathiques de mes amis et de mes ennemis, si je leur prête attention c’est que je les fais symboles de ces diverses étincelles dont je souhaite