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homme, il espérait qu’un jour il chanterait dans sa poitrine.

Quelles spirales de feutre menacent son silence, son immobilité !

Toujours il va.

Par orgueil, il a renoncé aux objets.

N’a-t-il pas quitté ses biens parce qu’il ne s’en pouvait satisfaire ?

Il marche donc sans se souvenir des choses, des arbres, des maisons. Il ne pourrait les aimer que s’il y découvrait quelque symbole humain.

Comme la douleur est la seule sensation d’âme qui lui révèle son existence, il demande aux rêves de métamorphoser tout au gré de l’inquiétude en quoi il reconnaît son propre et cherche sa grandeur.

Il fait comme s’il croyait à certaine hiérarchie dont lui-même occuperait la première place. D’où le respect voué à l’uniforme de chair.

Ainsi, le plus humble saint complaisant au chant de son âme dira « mes