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ont dû noter les rapports de l’ardeur amoureuse et du mysticisme. Celui qui bégaie de volupté ne saurait tarder à se mettre en quête des lois divines, des lois supérieures à celles essayées pour l’économie mesquine de ce globe d’attente.

C’est que les gestes, mouvements de reins, et contacts divers, bien qu’il soit aisé de les prétendre sans importance, me forcent, il faut l’avouer, à des questions qui ne sont point seulement du bonheur épidermique.

Que tel chrétien du XVIIe siècle par exemple, ou quelque homme d’un temps d’ordre et de certitude ait fait l’amour, sans jamais éprouver la moindre angoisse, voilà qui est tout naturel. Mais pour moi, après le halètement voluptueux, à la minute où il s’agit de retomber sur terre, et d’y retomber sans cuirasse de cynisme ou bouclier de frivolité, trop de problèmes m’assaillent pour que je ne sois tenté de chercher une solution qui me justifierait.