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Jouisseurs ou voyeurs, sensibles ou intelligents, spontanés ou artificiels.

Dans ce que j’appelle jolie partouse et dont je fais une peinture exacte et réaliste, rien que par l’assemblage des lettres JE + X sur Y, si tout le monde a vu, personne n’a joui.

Tout le monde a honte. Personne n’a envie de recommencer. Et pourtant on se remet à l’œuvre. À nouveau chaque regard se sent d’une impitoyable acuité. Mais les chiens qui se fixent trop longtemps deviennent de faïence. Alors comment espérer que la soumission aux choses ou aux êtres qui se trouvent dans le rayon visuel puisse valoir cette sensation d’âme, qui est celle de la vérité.

Je n’ai point encore renoncé à la vie extérieure et je sais pourtant que de ma seule vie intérieure peut venir le salut et naître cette notion de dignité dont les simulacres humaines ont fait un mot dérisoire.