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On se récrie : mais non. Voilà belle lurette que Jojo n’est plus soldat. Mais il a gardé sa veste du régiment et il la prend chaque fois qu’il vient boxer, parce que ça vous a un petit air. Il est raffiné Jojo. C’est un dandy, un artisse :

« Quoi ! encore de la coquetterie, de l’art comme chez la danseuse de l’homme le mieux fait du monde, moi qui espérais des garçons vrais jusqu’au sang. »

Le faux pioupiou a quitté sa veste.

Sur son caleçon une ceinture verte s’épanouit en nœud papillon. Et au-dessus triomphent un ventre et une poitrine blancs, si blancs que je les crois fardés. J’aimerais, avec la pointe d’un couteau, combiner des dessins sur tout son corps. Ainsi dans les foires les pâtissiers qui ont du goût décorent leurs gâteaux.

Bonbon fondant, bébé fondu, le soi-disant athlète mérite de vigoureux coups de poing. Pourvu que le nègre sache bien le torturer et