Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/111

Cette page n’a pas encore été corrigée

c’est bien tout ce qu’elle vaut. Une minute j’écoute encore ses entrechats, et sifflotant m’en vais la bouche en cœur.

Dans la rue.

« Tu es falot, mon ami », me suis-je dit, me croyant tout à coup personnage d’une comédie italienne, les yeux avec l’éclat du jais en plein amidon et le corps flottant sous mes habits.

Tu es falot, mon ami, et c’est pourquoi à la pensée tu préfères la parole et le geste à la parole, c’est-à-dire aux maux de tête la mandoline, et la pantomime à la mandoline. La tristesse, satin noir en grande largeur, prête aux effets de plaidoirie. Du coude au poignet on imite le col des cygnes, on se trouve de la subtilité. Je combine des aumônes et les offre à ma propre tristesse. Complaisance du revers de la main.

Et cette manie de plaider irresponsable. De mauvaise foi, j’accuse les airs et les pas transatlantiques, les divans, les coussins, les boissons mélangées de champagne et de