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payer, fléchir les puissances, dont, ils se croient menacés.

Ils veulent charmer ce à quoi ils n’ont pas le courage de s’attaquer.

Du fruit défendu (la pomme), au fruit béni (le fruit des entrailles de Marie), il n’y a que le sacrifice, dont le christianisme a entendu faire sa plus haute idée.

Or, on ne sacrifie pas dans le vide. S’il y a sacrifice, toujours c’est d’une chose à une autre, d’une moins bonne à une meilleure, d’un monde temporel à un monde éternel.

« Les païens, écrit Feuerbach, offraient à leurs dieux des sacrifices humains, sanglants. Mais combien de sacrifices humains, la foi catholique, la foi protestante n’ont-elles pas offerts au Dieu des chrétiens ? »

Et ici, Feuerbach devançant Freud, ajoute : « Mais quel sacrifice est plus grand pour l’homme naturel que le sacrifice du penchant du sexe ? »

Le sacrifice le plus grand témoigne de la volonté d’atteindre, coûte que coûte, au plus grand bonheur, à la plus grande paix.

Tous ne vont certes pas jusqu’à cet extrémisme émasculateur, où en arrivent, de gaieté de cœur, certaines sectes fanatiques.

L’homme réfléchit, calcule, transige, décide de couper la poire en deux, de garder, pour