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femme se venge de ce par quoi, l’homme en vie, en vit, l’asservit, prétendit l’asservir, au moins la cloua sur sa paillasse.

Ce bâton de maréchal, dont la grande Catherine disait que chacun de ses soldats le portait dans sa braguette, les créatures frigides ou peureuses attendent qu’il ne soit plus qu’une petite loque morte, pour lui accorder une pitié chrétienne, qui, à la fois, se targuera de son renoncement et de sa fidélité.

À ces pouilleuses, nous opposerons Ophélie qui, avant d’aller se noyer, choisit pour s’en couronner, ces longues fleurs pourpres que, selon Shakespeare, « les jeunes filles réservées appellent doigts d’homme mort, tandis que les bergers licencieux leur donnent un autre nom ».

LA VIERGE ET LE SERPENT

Or, cette Marie, qui ne s’occupait du principe mâle que pour l’ensevelir, le ranger dans un sépulcre, c’est sous sa protection que les hommes enjuponnés avaient prétendu mettre notre enfance.

Elle avait la meilleure place dans la chapelle,