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qu’en peuvent donner les placages de la raison sur des apparences.

Or, au nom de la psychanalyse, contre elle en vérité, on vient nous insinuer que les conflits pourraient bien se trouver à l’entière discrétion d’un inconscient variable de race à race, d’individu à individu, faculté en soi et la plus particulière de races, d’individus donnés. Alors, il n’y aurait plus à tenir compte du monde extérieur, des circonstances qui furent les occasions, pour tel ou tel inconscient, d’être affecté de tel ou tel conflit. Et l’on se bornerait à la vie contemplative, à la passivité, à l’arbitraire, et au déni de justice.

Ainsi, du reste, en est-il aujourd’hui. Ainsi, en sera-t-il, tant que, par peur du risque, ignorance ou bêtise congénitale, Messieurs les intellectuels demeureront les serins qui demandent des cages, pour, une fois entre leurs barreaux, nous la faire à la nostalgique, comme s’ils étaient des aigles.

Et ils essaient d’atteindre au vertige par la contemplation de leurs nombrils. Et ils déifient leurs nombrils. Et ils poursuivent la tradition des autoglorioles, non moins extravagants que le clergé mâle, quand, au plus beau de son triomphe moyenâgeux, il se réunit en concile pour savoir si les femmes avaient une âme.