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médical français, dès que les soigneurs de l’âme ne peuvent plus l’ignorer, au lieu de les contraindre à réviser l’idée qu’ils se font de leurs individus, de l’état et du rôle plus ou moins officiel qu’ils entendent y jouer, devient, au contraire, un prétexte nouveau, dans l’ensemble sophistiqué, dont ils s’autorisent, pour se dorloter, eux et leurs préjugés avantageux. Par ce phénomène de détournement, une découverte récente, en l’occurrence celle de Freud, vient au secours de tout ce dont il eût été naturel de penser qu’elle allait le réduire en poudre.

Au contact de certains doigts, les rares occasions de bonds révolutionnaires tournent donc en eau de boudin.

À cette sauce, politiciens et intellectuels assaisonnent les extravagances qu’ils ont mission de faire gober à ceux qu’ils administrent ou instruisent.

On connaît cette cuisine de petits et grands mensonges bien mijotés. Que les experts plus ou moins assermentés s’y entendent, et ils auront l’oreille des juridictions (affaire Almazian) qu’ils s’y refusent, au contraire (affaire Bougrat) et les tribunaux passeront outre.

Un faux témoignage de plus ou de moins, qu’importe.

Tout s’arrangera, finira par des chansons,