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c’est-à-dire le plus homme des hommes et la plus femme des femmes, Hermès et Aphrodite, ces deux personnes en une seule confondue, unité même de l’amour selon la statuaire grecque, aujourd’hui est donné, non comme une synthèse de deux créatures, mais le dédoublement analytique et morbide d’une seule. L’hermaphroditisme psychologique (compatible avec une physiologie et des goûts normaux) décide le mâle amoureux de sa propre et seule virilité à en faire, au moins, deux parts, la première pour celle à qui va son désir, la seconde, pour les rencontres.

Or, celui-là, tôt ou tard, sera victime de ce mauvais calcul, de cette niaiserie arithmétique, d’après quoi, un seul, dissocié en ses contraires, vaudrait, du fait même de son dualisme non surmonté, beaucoup plus et beaucoup mieux que deux synthèses de contraires, ces deux synthèses, elles-mêmes en une seule confondues.

Mais la suffisance masculine veut des putains à foutre et des petites, moyennes et grandes cérébrales à respecter ou à moquer, selon les cas.

Revers de la médaille : Baudelaire, le jour qu’il veut pénétrer son Egérie officielle, Mme  Sabatier, la présidente (qu’on l’appelait)