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l’action, ni l’action au rêve, a, d’essence dialectique, travaillé à leur synthèse.

Bouquet de forces et d’idées, les plus et les mieux subversives, s’il a commencé par crever les trop faciles écrans des neutralités poétiques et intellectuelles, il ne va pas s’arrêter en chemin. Il s’attaque aux murs, à tous les murs, et qu’on m’entende, les au propre et au figuré, murs de pierres idéales, d’idées pétrifiées, obstacles à la marche de l’homme, contraintes à son corps, outrages à son regard, défis à sa pensée.

Les murs, mais ceux des casernes, des prisons, des Églises n’osent-ils point porter, en toutes lettres, les trois admirables mots que tant d’injustices faites monuments, semblent avoir voulu rendre à jamais dérisoires : Liberté, Égalité, Fraternité.

Il est donc de bonne tradition que le ciel, ce couvercle souillé par tant d’infâmes symboles divins, prête ses étoiles à M. Citroën pour qu’il les accroche à la tour Eiffel, ainsi métamorphosée en suppositoire à publicité. Joli spectacle pour distraire les nuits des sans-abri. Le pain et les jeux, on connaît le programme du grossier et sinistre empire romain au temps de sa décadence. Des croûtons et Dieu (cf. le reportage de S. Georges dans L’Humanité, déc. 1931) voilà ce que de