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simulations de délires nettement caractérisés) ce que, sous les épaisseurs dont elle l’avait enveloppé, chaque créature considérait comme son noyau nouménal ; remuer l’inconscient, jusqu’alors taupinière où les désirs de l’homme se recroquevillaient, s’estropiaient dans la crainte des avalanches homicides ; dans la terre qui semblait condamnée à l’éboulis, tracer de larges routes claires, lumineuses ; livrer à la circulation tout ce qui était zone interdite ; désigner de nouvelles voies de communication aux esprits qui voulant faire bon visage à mauvais sort, s’efforçaient de tirer parti, orgueil d’un isolement dont ils feignaient de prendre la stupide misère pour une pathétique magnificence ; ces points de vue étaient aussi des points de rencontre avec Marx et Engels, pour qui la chose en soi, au lieu de rester l’insaisissable de la philosophie kantienne, le tabou des derniers retranchements métaphysiques devait, au contraire, se métamorphoser en chose pour les autres.

Ainsi, de l’humain desséché, le surréalisme ressuscitait l’homme. L’homme qui ne peut se sentir vivant que dans un monde vivant.

Dans le premier manifeste du surréalisme, Breton avait écrit :

« Si les profondeurs de notre esprit recèlent d’étranges forces capables d’augmenter celles