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d’entraîner la majorité, de l’entraîner au fil du courant lamartinien. Alors, au moins on ne risquera plus d’aller trop vite, de se casser le nez, puisqu’on sera au beau milieu d’un lac – Le Lac – informe, immobile, verbeux.

Dans la boue de ses rives, on a planté une pépinière de mots historiques, un potager de métaphores décisives. Quartier réservé aux procureurs d’idées. Les hommes ne tolèrent pas que les femmes s’y promènent. Mme de Noailles a dû affirmer, en plusieurs volumes, son amour des larges pensées et des haricots verts pour avoir le droit d’y voleter, sautiller. Maintenant, elle y est, elle y reste. Herriot lui a offert son bras, Painlevé approuve, Thibaudet se réjouit. De quoi nous plaindrions-nous ? Elle est le rossignol, l’oiseau, de ces Messieurs, le zoziau à ses pépères.

Mais on n’assiste pas impunément à sa propre apothéose, fût-elle arrangée par le plus finaud des n.r.fiens. La poétesse, aussi politico-littérairement allégorique et glorieuse qu’ait pu la vouloir M. Thibaudet, à faire la navette du plus pesant utopiste à la plus réactionnaire des rossinantes, attelés de front au char de la République des professeurs, évoque forcément une autre chose ailée, la mouche du coche, mouche du coche d’eau, dirons-nous, puisqu’il s’agit du courant lamartinien. D’ailleurs,