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le courage, la vie de se laisser tenir sur ses quatre pieds de midinette. Elle avait, au préalable, lu et jugé mes plus intimes pensées. Elle avait conclu, décidé en anglais que j’étais trop selfish pour cohabiter, coexister avec un animal, avec l’animal.

De ce rêve, fallait-il conclure, selon le psychanalyste, que la peur puérile des chiens exprimait déjà le complexe de castration ? ou au contraire, la complaisance systématique à ressusciter de vieilles hantises avait-elle redonné pieds et pattes à une obsession, pour la relancer à mes trousses ?

Ainsi, aurais-je, non point voulu ma revanche, mais accepté, souhaité, fait en sorte de perdre d’abord Marius, puis précipité dans le sillage des autos meurtrières Mme Hebdomeros. La retenir par le collier n’eût donc été qu’une manière à la fois de jouer le bon maître et d’exaspérer, dans une si calme personne, l’envie de courir, de courir jusqu’à la mort.

Un problème posé d’après les règles et formules de la psychologie traditionnelle, des questions réduites à elles-mêmes, au gré de la méthode analytique, ne peuvent recevoir de juste solution, ni même de réponse approximative.

Il ne saurait plus, d’ailleurs, en aucun cas,