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découverte n’en use que pour nourrir de nouveaux cauchemars et névroses jusqu’alors inédites.

Il m’a suffi, quant à moi, d’un simple rêve pour savoir que cette lumière, dans quoi on prétend nous baigner, nous laver, devient aussi fausse que le clair-obscur antérieur, dont les spécialistes hâtifs osaient prétendre qu’ils allaient le corriger.

Voici les faits :

Enfant, comme je l’ai dit, on avait tout fait pour me dégoûter des animaux. Or, voici deux ans, des amis qui me savaient seul et malade dans un sanatorium, m’envoyèrent un fox à poils durs.

Bien que la naïveté confiante du regard, l’élégance naturelle, le goût des jeux violents, de la campagne, de l’hiver sous la neige, la musculature des membres, l’étroitesse des reins, l’optimisme respiratoire, la passion de la viande rouge, une gourmandise enfantine de la volupté qui ne se donnait pas même la peine de distinguer entre l’un ou l’autre sexe de ses congénères, et jusqu’à la couleur tabac blond de son tape-à-l’œil lui valussent de traduire en chien le jeune anglais champion de hockey sur glace, buveur de whisky et applaudisseur de ballets russes, je l’avais débaptisé du britannique.