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le seul clavecin qu’il y eût au monde et que toute l’harmonie[1] de l’univers se passait en lui ».

Afin de ne rien perdre de cette harmonie il a rabattu son couvercle. Il devient une boîte hermétiquement close dont les cordes, faute d’être pincées, ne vont cesser d’aller se désaccordant. Clavecin fou de soi, assez fou pour prendre orgueil d’un vernis qui s’écaille, et de tout ce qui eût dû vibrer, mais se laisse décomposer en silence.

Qu’il consente un jour à s’ouvrir, montrer où il en est, ce sera pour l’unique et très satisfaite exhibition de pourriture dont il est l’écrin.

DES TRÈS DÉRISOIRES THÉRAPEUTIQUES INDIVIDUELLES

L’accordeur, j’entends le médecin, le philanthrope, le juge, le sociologue, le spécialiste de l’hygiène mentale que pourront-ils ?

  1. L’harmonie, en période classique, la désharmonie en temps romantique, ce qui, d’ailleurs revient au même, quant à la manière d’être, sur le champ, agréablement affecté, et aussi quant au comportement ultérieur dudit clavecin.