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Parallèlement, dans L’Immaculée Conception, en introduction à des essais de simulation de débilité mentale, manie aiguë, paralysie générale, délire d’interprétation, démence précoce, Breton et Éluard constataient qu’ « à cet exercice de simulation, ils avaient pris conscience en eux de ressources jusqu’alors insoupçonnables ».

Et ils concluaient : « Sans préjudice des conquêtes qu’il présage sous le rapport de la liberté, nous le tenons, au point de vue de la poétique moderne, pour un remarquable critérium. C’est assez dire que nous en proposerions fort bien la généralisation et qu’à nos yeux, l’essai de simulation des maladies qu’on enferme remplacerait avantageusement la ballade, le sonnet, l’épopée, le poème sans queue ni tête et autres genres caducs. »

Hegel ne semblait-il point prévoir ces merveilleux moyens d’investigations et leur résultat qui est le merveilleux lui-même, quand il énonçait : « Le vrai est le délire bachique, dans lequel il n’y a aucun des composants qui ne soit ivre et puisque chacun de ces composants, en se mettant à l’écart des autres, se dissout immédiatement – ce délire est également simple et transparent. »

Transparent, de cette transparence absolue dont parle René Char dans Artine, transparence