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confessionnelles, rien ne reste. Desséchées les pleurnicheries de l’inquiétude cette mare, la conscience ne saura plus où aller pêcher la grenouille. Donc, elle n’agitera plus ses petits chiffons et son mâle, le conscient ne piétinera plus d’angoisse pour émouvoir ou divertir les promeneurs.

Le veau d’or sur ses vieux jours était devenu père d’une vache de fer-blanc qui s’appelait Réalité.

En guise de mâchoire, elle avait toute une série de petits sécateurs dogmatiques, lesquels entendaient bien ne faire grâce à nulle jeune, frêle, attendrissante fleur de rêve ou pousse d’hypothèse.

Cette imposteuse disait que le monde était son monde, le monde de la Réalité.

Or voici qu’on ose parler « d’une volonté violemment paranoïaque de systématiser la confusion et de contribuer au discrédit total du monde de la Réalité ». Dali, de qui émane cette proposition, constate : « Tous les médecins sont d’accord pour reconnaître la vitesse de l’inconcevable subtilité fréquente chez le paranoïaque, lequel se prévalant de motifs et de faits d’une finesse telle qu’ils échappent aux gens normaux, atteint à des conclusions souvent impossibles à contredire et qui, en tout cas, défient presque toujours l’analyse. »