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CRIME ET CHÂTIMENT

La criminalité sans cesse croissante (il suffit de lire les journaux pour le constater) des fils et filles de famille témoigne d’un besoin sourd (sourd comme la lanterne des malfaiteurs sur les images d’Épinal) de taper dans le tas, avec le désir, l’espoir d’être atteint par ricochet, par retour de coup.

Ces jeunes assassins bourgeois, au lieu de s’en prendre aux foyers où ils naquirent, eux et leurs colères, ont laissé dévier une violence qui, dans son exercice homicide, vise moins au profit qu’au châtiment.

À travers des victimes d’occasion, ils se poursuivent eux-mêmes. Ils s’atteignent dans les meurtres commis sur les passants. Ainsi, les attentats qui doivent les mener à l’échafaud sont des suicides au deuxième degré.

Ne fut que le premier d’entre eux, le plus complexe, le mieux réussi le Lafcadio des Caves du Vatican. Pour nos critiques, il est celui-qui-a-commis-l’acte gratuit. Mais d’abord, il y a erreur sur la personne. On a