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est vrai, surtout jouer avec les chevelures. Chateaubriand, Byron, d’un siècle à l’autre, n’ont rien perdu de leur gloire photogénique.

Or, le premier, s’il raconte ses tourments dans René, s’attendrit au souvenir de Lucile dans les Mémoires d’outre-tombe, de quelle complaisance envers le Christianisme et son génie, de quel conformisme diplomatique n’a-t-il point racheté son lyrisme incestueux ?

Byron, lui, préféra faire figure de maudit.

Mais, l’un comme l’autre de ces littérateurs très doués ne demande qu’à se laisser prendre au rythme de sa prose, de ses vers. Une tempête dans l’encrier : s’envole la torture de leurs cœurs et cervelles. Dans les trous qu’il a creusés à même la matière pensante et le muscle émotif, le vent a pris place, règne en maître. Pour apte qu’il soit aux variations mugissantes, il n’en demeure pas moins le vent, rien que le vent.

Oreste, avec sa hantise des reptiles (Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?) si la mode du temps n’avait permis à son pas de coïncider avec l’empreinte de celui de sa sœur, il eût fini dans la chapelle de mon enfance, prosterné devant cette vierge qui, de tout son orgueil impénétré, impénétrable, pesait sur un diable à forme de serpent.

Du pied d’Électre voluptueux, consolant, au